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Quels sont les facteurs de longévité des truies ?

Articles de conjoncture

20/02/2019 17:04 | Articles Il y a 2 ans et 30 jours

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La longévité des truies en élevage dépend de leurs performances, surtout en début de carrière, des risques d’accidents et des choix de conduite de l’éleveur. Les réformes prématurées ont un impact économique important mais les enjeux sanitaires et sociétaux sont aussi à prendre en compte. L’IFIP propose différents critères de mesure de la longévité des truies et a identifié les facteurs de variation en conditions d’élevage.

Le nombre de portées produites sur la carrière varie entre 0 et 20, soit en moyenne 4,84 ± 2,96. Les réformes anticipées sont fréquentes avec seulement 74% des femelles atteignant la 3ème portée.  En moyenne, sur la carrière, les nombres de porcelets nés totaux, nés vivants et sevrés sont respectivement de 70,3 ± 45,3, 65,2 ± 41,9 et 55,3 ± 34,2, avec des valeurs maximales de 330 nés totaux, 299 nés vivants et 249 sevrés. Ces chiffres dépendent du nombre de portées réalisées avec une variabilité inter-truies importante et croissante jusqu’au rang de portée 16. Ainsi, la moyenne de 70 nés totaux est obtenue, selon les truies entre 3 et 9 portées. La longévité varie selon le type génétique avec un avantage aux lignées sino-européennes. Le mode de renouvellement a un effet avec 76,6% de femelles achetées atteignant 3 portées contre 67,1% en auto-renouvellement.
Le coût de l’auto-renouvellement est souvent sous-estimé et peut conduire à réformer plus rapidement. L’âge à la 1ère mise bas a un effet : les cochettes mises précocement à la reproduction ont une carrière plus longue et sèvrent plus de porcelets. Pour éviter de pénaliser la taille de portée et la fertilité, la bonne maîtrise de la conduite alimentaire est indispensable. L’âge au sevrage n’a pas d’effet. Cependant en sevrage à 4 semaines, les écarts de consommation d’aliment ont un effet avec des longévités maximales pour 1 250 à 1 350 kg /truie/an. Malgré des résultats en faveur des DAC, les écarts entre modes de distribution et types d’aliment ne sont pas significatifs.
L’effet du type de sol donne un avantage aux sols paillés (5,1 portées) par rapport au caillebotis (4,8 portées) ; ceci est à confirmer car l’information était connue pour seulement 56% des truies.
Le moment de libération des truies après la saillie a un effet : une libération des truies dès la saillie ne pénalise pas la longévité (5 portées) alors que le risque lié aux libérations vers 8-15 jours est confirmé (3,7 portées).

Cette étude évalue pour la première fois dans les troupeaux français les niveaux et la variabilité des indicateurs de longévité et a mis en évidence certaines caractéristiques des truies ou des élevages qui sont à valider en analysant leurs interactions et les causes de réforme. D’autres facteurs impactent la durée de carrière : performances techniques, conduite en bandes, conjoncture, politique de réforme, et doivent être pris en compte. La fréquence élevée de réformes anticipées conduira à travailler sur les risques liés à la conduite des cochettes.


Effectif cumulé de nés totaux selon le nombre de portées sevrées au cours de la carrière (N=155 633 truies)

Contact : brigitte.badouard@ifip.asso.fr

Etude CASDAR dans le cadre du projet ATT REFAGRI-IT (production de références en FILIERE PORCINE) publiée aux 51e Journées de la Recherche Porcine.

Auteur

Badouard

Ingénieure d’étude - Références techniques et technico-économiques

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