Maîtriser les seuils réglementaires en cadmium et plomb dans l’aliment des porcs
Les métaux lourds se concentrent dans les reins et le foie, c’est pourquoi les plans de surveillance européens sont ciblés dans le but de contrôler les animaux et les tissus où la probabilité de trouver des résidus est la plus élevée (abats). Cette stratégie a révélé que cadmium, plomb et mercure sont les éléments chimiques les plus souvent responsables de non-conformité.
L’Ifip a étudié la cohérence entre les limites réglementaires en Cadmiun et Plomb pour l’alimentation animale et pour les produits alimentaires. Dans les conditions usuelles d’alimentation des porcs, une exposition alimentaire proche des limites réglementaires et pendant la totalité de la période d’élevage, conduit à des niveaux inférieurs aux limites de détection dans la viande, à des concentrations conformes dans le foie et dans les reins pour le Pb, mais à des non conformités en Cd dans les reins. Au final, il n’existe pas de relation systématique entre la conformité des aliments des animaux et celle des produits alimentaires. Les situations à risque peuvent être maitrisées par la surveillance des ingrédients végétaux et surtout minéraux utilisés pour la fabrication des aliments. Le transfert de sols à teneurs élevées vers les plantes peut être limité en corrigeant le pH (apport de chaux) et la teneur en matière organique des sols (apport de fumier ou lisier), et en choisissant des cultures peu accumulatrices comme le maïs. Lors de la formulation des aliments porcins, l’ajustement des apports de calcium et de phytase, la réduction de la teneur en cuivre de l’aliment de post sevrage et l’ajout de vitamine C sont des pratiques pouvant limiter le stockage du cadmium dans le rein quand l’exposition des porcs présente des risques.
Pour en savoir plus : En raison de leur présence naturelle dans l’environnement, l’exposition aux métaux lourds ne peut être entièrement évitée. En Europe, les concentrations de plomb (Pb) dans les sols ont une forte variabilité selon la géologie, le climat et l’activité humaine. Pour le cadmium (Cd), des teneurs élevées mais inférieures au seuil de 1 ppm, sont trouvées notamment dans le Nord de la France. L’exposition au Plomb pose un risque faible à négligeable pour la plupart des Européens mais un risque potentiel existe pour les enfants. Le risque Cadmium est faible à l’échelle d’un individu, mais une étude scientifique récente suggère la réduction de l’exposition à l’échelle de la population. C’est pourquoi la Commission Européenne propose une baisse des limites réglementaires pour cet élément dans les produits alimentaires.
Contact : eric.royer@ifip.asso.fr – Etude réalisée dans le cadre du PNDAR (CASDAR) et avec l’Adème. Intervention aux 6èmes Rencontres du RMT Quasaprove – Partenaires du réseau : ‘Acta, l’Anses, le Cniel, l’Ifip, l’Inra, l’Idèle et l’Itavi.