Perspectives pour les productions animales dans les régions françaises, face à la hausse des prix des végétaux

La forte hausse des prix des végétaux à la fin des années 2000, interroge sur l’avenir des élevages. En effet, entraînant celle des coûts de production des animaux, celle-ci a pour conséquences la perte de rentabilité de l’élevage, une augmentation des prix au consommateur qui ferait baisser la demande et un attrait des productions végétales sur les éleveurs. Dans tous les cas, l’élevage pourrait régresser. Différentes analyses prévoient que le prix des grains ne redescendra pas au niveau d’il y a 10 ans. Pour la France, une étude a été conduite par des agroéconomistes spécialistes des filières animales (lait, viande bovine, volailles et porc). Après avoir traité de l’évolution des prix des grains, elle dresse un état des lieux des prix, des coûts et des résultats des exploitations d’élevage. Des entretiens conduits auprès d’acteurs de terrain proches des éleveurs ont montré que la hausse des prix de l’aliment du bétail était plus un révélateur de faiblesses et un accélérateur d’évolution qu’une cause de changements.

Quelques leviers d’action pour assurer le maintien, voire le développement des filières animales aujourd’hui fragilisées, ont été identifiés lors des entretiens :
– Une évolution des relations industrie‐GMS via la construction de partenariats de long terme et la mise en avant de l’origine France
– L’amélioration de la compétitivité des filières, avec la modernisation et la restructuration des élevages et des outils industriels
– La réussite du renouvellement des générations d’éleveurs notamment dans les régions céréalières où il existe un risque d’arrêt des activités d’élevage
– La mise en œuvre d’outils permettant de gérer la volatilité des prix des matières premières : achats à terme d’aliment pour les éleveurs et de vif pour les OP, mises en place de caisses et de sécurisation des marges ou systèmes d’assurance revenu.

Afin de prendre en compte les facteurs à l’œuvre, une prospective a été conduite aboutissant à 4 scénarios. Il est apparu que le contexte macro-économique et politique était une entrée principale à l’origine des évolutions. Les scénarios ont ensuite été déclinés pour 4 régions de France : Bretagne, Pays de la Loire, Nord-Pas de Calais-Picardie et Sud-ouest.

(travaux financés par FranceAgriMer et par le programme national de développement agricole et rural du Ministère de l’agriculture)
Contact : michel.rieu@ifip.asso.fr