Peut-on concilier prolificité, survie en maternité et nombre de sevrés ? Typologie et résultats des élevages français

Avec des taux de mortalité qui restent encore en moyenne supérieurs à 20%, la survie des porcelets en maternité est un enjeu technique, économique et sociétal majeur. L’impact négatif de prolificités élevées au regard des capacités d’allaitement des truies est régulièrement pointé du doigt et le développement de « maternités liberté » fait craindre une aggravation du problème. L’objectif de l’étude est d’analyser la forte variabilité des résultats des élevages français et de caractériser les profils qui concilient le mieux performances de sevrage et survie en maternité selon leurs niveaux de prolificité. Une typologie des élevages (classification ascendante hiérarchique) a été réalisée à partir des résultats GTTT moyens annuels de 1013 élevages ayant participé au dispositif national de références GT-PORC en 2022. Leurs résultats moyens, 16,4 ± 1,3 nés totaux, 15,2 ± 1,0 nés vivants et 12,7 ± 1,0 sevrés, sont associés à des mortalités variables et en augmentation : 22,3 ± 5,3 % et 15,8 ± 4,8 % de pertes sur nés totaux et nés vivants respectivement. Les caractéristiques générales des élevages sont prises en compte (taille, région, production biologique vs conventionnelle), ainsi que leurs types de logement (plein air, maternités liberté, cages ascenseurs). Cinq groupes d’élevages aux performances au sevrages croissantes ont été identifiés par la typologie et caractérisés. Leur analyse confirme la difficulté à optimiser résultats de sevrage, prolificité et survie. La maîtrise de la survie peut être difficile à tous les niveaux de prolificité, mais dans certaines limites, il existe des profils d’élevages qui réussissent à concilier ces 3 critères. Cette étude contribue à une réflexion sur une approche multicritères des performances en élevage.