Allemagne, des pertes financières dramatiques et des porcheries pleines à craquer dans les zones de restrictions FPA
Le 4 juillet 2022, la fièvre porcine africaine (FPA) a été confirmée dans un élevage de production d’Emsland en Basse-Saxe. Sept semaines plus tard, la situation des quelque 300 élevages porcins touchés par les restrictions dans les districts d’Emsland et de Grafschaft Bentheim est dramatique.
En plus des pertes financières consécutives aux restrictions, près de 30 000 porcs en surpoids s’entassent dans les porcheries. Des éleveurs en appellent aux Services vétérinaires pour une euthanasie d’urgence afin de réduire la surpopulation et les problèmes de bien-être animal consécutifs.
Cette situation s’explique par de nombreux obstacles à l’abattage. Tant que la zone de restriction dans les districts d’Emsland et de Grafschaft Bentheim est maintenue (selon l’état actuel jusqu’au 14 octobre), la commercialisation des porcs et des porcelets est sévèrement restreinte, les animaux doivent être examinés et la viande traitée (généralement chauffée). Il faut donc trouver les abattoirs, capacités de refroidissement et usines de transformation pouvant garantir le chauffage nécessaire et qui soient approuvés par les autorités de l’État et les bureaux vétérinaires locaux. Par ailleurs, les abattoirs évitent de prendre les porcs de ces zones, craignant un impact négatif sur leur image et les coûts. En fait, le frein n’est pas tant l’abattage que la transformation et la commercialisation de la viande. Les exigences strictes en matière de traitement rendent la viande difficile à commercialiser d’autant qu’elle est injustement stigmatisée. Sans débouchés, les abatteurs sont réticents à acheter ces porcs. Les pertes financières des exploitations touchées sont donc considérables car les éleveurs ne perçoivent aucun euro de recettes pour leurs porcs charcutiers.
ISN demande à l’État d’indemniser financièrement ces exploitations et de continuer à exiger que l’UE réduise la période de restriction à 60 jours. « Peu importe que le district, le Länder ou le gouvernement fédéral ne fasse que mettre en œuvre les exigences de l’UE. Ne pas verser d’indemnisation est absolument inacceptable. Les gouvernements fédéral et des Länder ont le devoir d’aider financièrement ces cas difficiles. Dans d’autres pays, comme l’Italie, c’est possible et il existe aussi un fonds de secours. Avec les aides du coronavirus, c’est exactement ce qui a été activé. Les exploitations en situation de détresse du fait de ces mesures ordonnées par l’État ne doivent pas être laissées seules. C’est pourquoi nous avons commandé un examen juridique à ce sujet » explique le directeur d’ISN.
D’après ISN et presse allemande