Impact de l’ergot des céréales sur les performances de croissance des porcs

Depuis le début des années 2000, vraisemblablement en relation avec la moindre disponibilité des herbicides autorisés pour faciliter le désherbage des parcelles, une présence accrue de sclérotes de l’ergot dans les lots de céréales a été constatée. Le seigle est la principale céréale concernée par l’ergot, en raison des caractéristiques de la période de floraison de cette graminée plus propices à la contamination. Cependant, les autres céréales et en premier lieu le triticale, sont également affectées. Arvalis a organisé le 1er avril, le 5ème colloque sur la qualité des céréales. Cette session a été consacrée à l’ergot des céréales, champignon qui contamine les grains de céréales et est à l’origine de la production d’alcaloïdes aux effets néfastes (vasculaires essentiellement) pour l’homme et l’animal. L’Insttitut du végétal a démontré dans un essai présenté lors des dernières Journées de la Recherche Porcine, que l’effet la présence de l’ergot de céréales dans les aliments au taux de 2,5 g/kg diminue la vitesse de croissance des porcs de 16 %. Des lésions observées dans le foie et le jéjunum semblent expliquer cette baisse de performances.

Sur le plan réglementaire, la teneur maximale en ergot de céréales est de 0,5 g/kg pour les produits à destination de l’alimentation humaine, et de 1 g/kg pour ceux à destination des animaux. Une évolution de la réglementation au niveau européen est en cours, avec la possibilité à terme de l’exprimer en mg d’alcaloïdes par kg de produit.

De nombreux  travaux ont été présentés par Arvalis afin de limiter la présence de ce champignon dans les lots de céréales. Parmi ceux-ci, on citera les travaux du sol qui permettent d’enfouir les sclérotes de l’ergot, le triage et le traitement des semences, la lutte contre les graminés adventices  qui représentent un réservoir de contamination et les méthodes de triage des lots contaminés.

La difficulté de caractérisation du risque a également été abordée compte tenu de l’hétérogénéité de contamination au sein d’un lot, ainsi que le dosage des différents alcaloïdes et leurs rôles respectifs sur la santé des animaux.