L’Europe du Nord toujours en pointe sur le dossier du bien-être
Le ministre de l’agriculture danois a organisé les 29 et 30 avril 2015 à Copenhague une conférence internationale sur le bien-être animal. Le point d’orgue du colloque était la signature d’une déclaration commune du Danemark, des Pays-Bas, de l’Allemagne et de la Suède pour réviser la directive européenne de 2008 autour de 4 points principaux :
- Réduire le recours à la coupe de la queue des porcelets et pour cela favoriser l’apport de paille comme matériau d’enrichissement, augmenter les surfaces par animal et passer au caillebotis partiel.
- Limiter la castration en 2018, et imposer une anesthésie et une analgésie prolongées si la castration est pratiquée.
- Loger les truies en groupe dès le sevrage.
- Encourager les travaux sur l’arrêt de la contention des truies en maternité, avec des dispositifs permettant l’utilisation de matériaux de nidification.
Ces différents thèmes étaient déjà en réflexion ou en application dans chacun de ces 4 pays. Les ministres ont clairement affiché leur volonté de progresser sur le bien-être animal et d’entraîner l’ensemble de l’Union Européenne dans cette voie, pour tous les animaux d’élevage. Le bien-être des animaux doit rester un des éléments majeurs de différenciation de l’Europe sur l’export, comparativement aux autres bassins de production, sans distorsion de concurrence entre les Etats membres.
Au niveau national, le Danemark affiche d’autres ambitions : améliorer le taux de survie des porcelets en maternité, avoir au moins 10 % des truies allaitantes en liberté en 2020, réduire le taux d’ulcères gastriques chez les porcs charcutiers et les truies, améliorer l’information du consommateur pour éclairer ses choix.
La question de la coupe de la queue fait l’objet d’études à l’IFIP (dans le cadre du programme CASDAR AccEC, « Accompagner les éleveurs pour une meilleure prise en charge des douleurs animales : le cas de l’écornage des bovins et de la caudectomie des porcs »). Nos travaux n’ont pas permis de mettre en évidence un intérêt majeur de l’utilisation d’un anti-inflammatoire pour réduire la douleur lors de la coupe de la queue (JRP 2015).
Des fiches pratiques sont en cours de réalisation pour informer sur la question de la douleur des animaux, préciser les bonnes pratiques lors de la caudectomie et appréhender les problèmes de cannibalisme.
Contact : valerie.courboulay@ifip.asso.fr