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Usages des antibiotiques et pratiques en élevages de porcs : les enseignements du panel Inaporc

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10/04/2014 16:48 | Articles Il y a 3 ans et 7 jours

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Pour limiter le développement de l’antibiorésistance, préoccupation de santé publique, les outils de suivi des usages d’antibiotiques en médecine humaine et vétérinaire sont des dispositifs essentiels. Dès 2010, la filière porcine française s’est dotée du Panel Inaporc, outil d’origine professionnelle visant à mesurer les quantités d’antibiotiques utilisées en élevage et à préciser les modalités d’usage. Ce panel s’appuie sur un échantillon de plus de 170 élevages représentatifs de la production porcine française. Le taux élevé de participation des éleveurs (80 % de ceux sollicités), des structures vétérinaires, des Organisations de Producteurs et des fabricants d’aliments confirme la forte adhésion des acteurs de l’élevage porcin à cette démarche professionnelle. Grâce à cette forte adhésion, la précision des indicateurs obtenus permettent d’apporter des références récentes et fiables à la filière porcine sur ses usages d’antibiotiques.

Les porcelets en post-sevrage sont destinataires de la majorité des traitements. Les prémélanges médicamenteux constituent la forme pharmaceutique la plus utilisée. Les antibiotiques « critiques » (céphalosporines de 3ème et 4ème générations et fluoroquinolones) ne représentent qu’une faible part des traitements (respectivement 5 % et 3 %). L’analyse des motifs de traitement antibiotique souligne qu’une part importante cible les problèmes digestifs des porcs en croissance, respiratoires en post-sevrage et en engraissement, et locomoteurs des porcelets en maternité. Chez la truie, la pathologie urogénitale domine.

Ces résultats permettent aux acteurs de l’élevage porcin de disposer de références sur les quantités d’antibiotiques utilisées par stade physiologique, de mieux connaître les modalités d’usage, d’orienter leurs pratiques, de suivre l’impact des efforts fournis et s’ils le décident, de communiquer pour défendre leur image.

L’OBJECTIF de l’IFIP, à la demande d’Inaporc, est de renouveler cette « photographie » pour étudier l’évolution des usages antibiotiques entre 2010 et 2013. Il a été décidé d’élargir le champ aux vaccins, anti-inflammatoires et anti-parasitaires. En effet, aucun outil ne mesure actuellement les usages de ces médicaments au niveau national. Or, ils jouent un rôle clé dans la prévention ou le traitement des maladies en élevage et sont un levier d’action possible pour réduire les usages d’antibiotiques.

Cet OUTIL, mis en place par l’IFIP en collaboration avec l’Anses, est complémentaire du suivi des dépenses de santé dans la GTE. Ces démarches s’inscrivent dans les objectifs du plan EcoAntibio 2017 qui envisage une réduction de 25% des usages d’antibiotiques en 5 ans.

Contact : anne.hemonic@ifip.asso.fr

Auteur

Hemonic

Docteur Vétérinaire, DVM - Directrice du pôle Techniques d'élevage

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