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Paille ou objets à manipuler : que choisir pour le porc sur caillebotis ?

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06/03/2019 17:05 | Articles Il y a 2 ans et 3 jours

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Les matériaux destinés à enrichir le milieu de vie des porcs utilisables en élevage dépendent beaucoup des conditions de logement. A cause de l’évacuation des déjections, la distribution de paille est difficile à gérer sur caillebotis. L’IFIP a évalué l’utilisation de la paille hachée en brins courts (4 cm), disponible à volonté, en la combinant à la technique du lisier flottant. L’essai a été réalisé sur deux bandes à la station expérimentale de l’IFIP.

5 objets ont été comparés, quant à leur utilisation par les animaux et leur impact sur leur état général : une chaîne descendant à 5 cm du sol, une mordille de 4 tuyaux accrochée à une potence ou une pieuvre de 3 morceaux de bois (16x7x7 cm3) fixés au sol par une chaîne, un nourripaille (nourrisseur monoplace dont la partie basse est remplacée par une grille, la paille étant accessible dans le bol à travers les mailles ou par la fente d’ouverture du nourrisseur) et un râtelier, avec un bac placé sur le caillebotis pour limiter le passage de la paille.
Les utilisations de la pieuvre (17,6%) et du râtelier (13,3%) sont proches, plus élevées qu’avec la chaîne (7,5%), la mordille (6,3%) et le nourripaille (6 %). L’attractivité du râtelier et de la pieuvre est favorisée par une meilleure accessibilité : 2 porcs ou plus utilisent simultanément les matériaux dans plus de 50% des observations de la pieuvre, et 35% pour le râtelier.
Les lésions de la queue et des oreilles sont rares. Plus d’animaux disposant de pieuvre, de râtelier ou de mordille ont des queues indemnes de lésions comparativement à ceux ayant une chaîne ou un nourripaille, qui permettent moins d’accès simultané.

Si la mise à disposition de paille en brins courts est attractive pour des porcs logés sur caillebotis, l’attractivité de la paille dépend beaucoup du mode de distribution : le râtelier favorise une utilisation de paille propre par plusieurs animaux alors que l’accès limité et les salissures limitent l’intérêt du nourripaille. Nous n’avons pas constaté de problème lors de l’évacuation des lisiers : ceci peut être dû au lisier flottant et à la faible utilisation de paille (8,3 g/porc/jour au râtelier et 10,1 g avec le nourripaille).

La pieuvre en bois favorise davantage l’investigation. Destructibilité, positionnement au sol et accessibilité rendent ce dispositif plus attractif sur le long terme. Un changement de conception du râtelier pourrait améliorer son utilisation, l’enjeu est de permettre une utilisation importante de paille par les animaux, mais sans excès, et de limiter les risques de lésions.

Illustration ci-dessus : Evolution de l’utilisation des 5 dispositifs d’enrichissement en cours d’engraissement.

Valérie COURBOULAY, ingénieur bien-être animal au pôle Techniques d’élevage de l’IFIP : valerie.courboulay@ifip.asso.fr

Etude réalisée  par l’IFIP dans le cadre d’un financement du Ministère de l’agriculture et présentée aux JRP 2019.

Auteur

Courboulay

Ingénieur d’étude - Experte en bien-être animal en élevage

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