Soja brésilien et déforestation importée

La production brésilienne de soja (37 M d’ha) ne cesse de croître, tirée par une demande chinoise en hausse. Cependant, cette production de soja au Brésil est à l’origine d’une destruction massive de la forêt amazonienne. La FAO a estimé une perte de 420 M d’ha de forêt depuis 1990. Face à ce constat alarmant, la communauté internationale se mobilise. Le Parlement européen et les Etats Membres ont signé en décembre dernier, un accord interdisant l’importation de produits contribuant à la déforestation, dont le soja. En 2020, la France importait 2 Mt de soja brésilien (70 % sous forme de tourteau) pour l’alimentation animale, principalement la volaille mais aussi le porc.

Pour être efficaces, ces mesures s’accompagneront d’outils permettant de tracer l’origine du soja, afin de déterminer s’il a contribué ou non à la déforestation. La part de soja certifiée « zéro déforestation » dans les volumes importés est encore très faible (1,5 %) et la fiabilité des procédures de contrôle interroge. De nouvelles techniques prometteuses basées sur l’informatique dématérialisée, la télédétection et les analyses biochimiques se développent et pourraient permettre d’accorder les engagements avec les résultats concrets et mesurables au Brésil. Le développement de la production de soja sur le sol européen permettrait aux filières porcines de s’approvisionner en soja « propre ». En France, la stratégie nationale sur les protéines végétales s’accompagne d’actions, cherchant à améliorer l’indépendance du pays pour leur production.