L’édito de juin : Printemps sous surveillance, entre hausses, incertitudes et éclaircies

Le mois de mai 2025 confirme la tendance saisonnière à la hausse des prix du porc, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. Portés par une offre limitée et une demande traditionnellement plus soutenue à l’approche de la saison estivale, les cours se maintiennent à des niveaux élevés. Pourtant, le marché européen de la viande affiche une dynamique un peu en deçà des attentes : la consommation, sans être morose, n’a pas connu l’élan espéré. Cela n’a toutefois pas suffi à inverser la tendance haussière des prix.

À l’échelle internationale, la filière doit composer avec des signaux mitigés. Le repli de la demande intérieure au Brésil et en Chine pèse sur les cours.

Côté coûts de production, les prix des céréales, composante majeure de l’alimentation animale, reculent à l’approche des récoltes dans l’hémisphère nord. Cette détente devrait offrir un bol d’air bienvenu aux éleveurs.

Sur le front réglementaire et commercial, deux bonnes nouvelles viennent alléger le climat d’incertitudes. D’une part, la Chine prolonge son enquête anti-dumping sur le porc européen, écartant temporairement la menace de nouvelles barrières à l’export. D’autre part, l’Allemagne a repoussé l’entrée en vigueur de la réglementation sur l’étiquetage obligatoire du mode d’élevage, offrant un sursis aux opérateurs du secteur.

Dans ce contexte contrasté, la filière porcine reste vigilante. Si les signaux de marché sont globalement positifs, la volatilité de la demande internationale et les aléas réglementaires imposent une gestion prudente. Entre hausses saisonnières, ajustements réglementaires et détente sur les coûts, l’équilibre reste fragile, mais les perspectives de rentabilité s’améliorent pour les éleveurs européens.