Point de vue : sanctions chinoises antidumping contre le porc européen

En sanctionnant le porc européen avec des mesures antidumping, la Chine affecte brutalement l’un des principaux débouchés de la filière. Pour la France, touchée par une taxe douanière de 20%, c’est un choc économique majeur qui fragilise la filière et accentuera la pression sur les cours du porc.

Le 5 septembre dernier, le gouvernement chinois a décidé d’instaurer des mesures antidumping envers le porc européen. Cette décision marque un tournant brutal dans les échanges commerciaux entre la Chine et l’Union européenne. La Chine représente un débouché majeur pour certaines viandes et coproduits (27 % des exportations européennes), les conséquences économiques seront considérables pour les producteurs européens et français.

À l’issue d’une enquête ouverte en juin 2024, le ministère chinois du Commerce a jugé que les importations de porc européen faisaient l’objet de dumping et désavantageaient sa filière domestique. A compter du 10 septembre 2025, des taxes antidumping provisoires, allant de 15,6 % pour certaines entreprises européennes à plus de 62,4 % supplémentaires pour d’autres, frappent désormais les exportations de viandes et d’abats en provenance de l’UE. Les entreprises françaises seront touchées à hauteur de 20 %. Ces taxes prennent la forme d’un dépôt de garantie à fournir aux douanes chinoises et déterminées par une formule de calcul spécifique issue du ministère du Commerce.