Bâtiments d’élevage de porcs alternatifs en Allemagne : choix techniques, coûts de revient et valorisation des porcs

En réponse aux demandes d’amélioration du bien-être animal, le nombre de bâtiments d'élevage de porcs offrant plus de surface, de la paille, des zones de vie différenciées et même un accès à l’air libre augmente en Allemagne permettant d’acquérir des références techniques et économiques. Face à la situation économique dramatique pour la production conventionnelle de porcs, les porteurs de ces projets voient dans le bien-être animal un espoir de plus-values et de garantie d’enlèvement. En 2019, les distributeurs allemands se sont quant à eux accordés sur un étiquetage commun du mode de production, le Haltungsform (HF), en quatre niveaux : 1 = bâtiment standard, 2 = bâtiment amélioré, 3 = accès à l’air libre, 4 = bio ou équivalent. Dans un contexte de forte pression politique, Aldi Nord et Sud ont même annoncé en 2021 vouloir renoncer, d’ici 2030, à la viande fraîche issue de porcs élevés sans accès à l’air libre (niveaux 1 et 2). En 2021, la part des porcs produits dans les niveaux 3 et 4 du HF est inférieure à 2 % mais environ 25 filières de commercialisation ont été créées, dont Wertschätze de Kaufland (3 200 porcs /semaine) et Bauernliebe d’Edeka Rhin-Ruhr (1 500) en niveau 3, Hofglück d’Edeka sud-ouest (1 600) et Fair&Gut d’Aldi (1 500) en niveau 4. A partir d’une synthèse de la littérature existante, principalement en allemand, cet article décrit les choix techniques, les coûts de revient et les modalités de valorisation (circuits courts, programmes bien-être, contrats) de ces élevages très alternatifs, offrant un accès à l’air libre aux porcs à l’engrais.