Etude de l'acceptabilité de l'immunocastration des porcs par les consommateurs français

Depuis le 1er janvier 2022, la castration à vif des porcelets est interdite en France (Arrêté du 24 février 2020). Cette pratique, majoritaire en élevage porcin au moment de son interdiction, a nécessité une adaptation de la part des professionnels. Ainsi, certains ont maintenu une castration chirurgicale mais en prenant en charge la douleur (anesthésie et analgésie), d’autres l’ont remplacée par une castration non chirurgicale (immunocastration) ou l’ont supprimée (mâles entiers). Parmi ces alternatives, le recours à l’immunocastration fait figure d’exception. En effet, bien qu’elle semble être un juste équilibre entre amélioration du bien-être des porcs (Fabrega et al., 2010) et préservation de la qualité de la viande (Font i Furnols et al., 2008), elle reste peu développée, concernant environ 2,6 % des porcs fin 2023. Une enquête, réalisée en 2022 par l’association Laboratoire d’Innovation Territorial Ouest Territoires d’Elevage (LIT OUESTEREL) auprès de 61 professionnels de la filière porcine française, a révélé que l’incertitude quant à la réaction des consommateurs en était la principale raison. Pourtant, des études ont déjà été menées pour tenter d’en appréhender la perception, mais les données récoltées sont soit anciennes, soient non spécifiques aux consommateurs français (Vanhonacker et Verbeke, 2011). Face à ce constat, une nouvelle enquête a été lancée par l’association LIT OUESTEREL, en partenariat avec l’IFIP et INRAE, pour recueillir la perception.

Study of the acceptability of pig immunocastration to French consumers

Since 1 January 2022, castrating piglets without anesthesia has been banned in France. Various alternatives to this practice were then proposed to professionals: some maintain surgical castration with pain management (anaesthesia), others replace it with non-surgical castration (immunocastration), and still others suppress it (entire male). Among these alternatives, immunocastration has seen limited adoption due to concerns about consumer acceptability. A survey was thus performed from June-November 2022 to assess its acceptability among French consumers. To this end, 297 French people participated in an online survey conducted by the Laboratoire d'Innovation Territorial Ouest Territoires d'Elevage (LIT OUESTEREL) association, in partnership with IFIP and INRAE. This survey revealed that these consumers were unfamiliar with the concept of immunocastration: 95 % of respondents had never heard of it. Without any explanation of the concept, few respondents said they would be willing to buy products made from the meat of immunocastrated pigs (9 %), and most showed hesitation (76 %) or even resistance (15 %). After a brief explanation of immunocastration, 36 % of the respondents finally stated their readiness to consume meat from immunocastrated pigs, while 57 % remained hesitant and 7 % continued to express reluctance. This study suggests that French consumers would accept meat from immunocastrated pigs if they had been informed about immunocastration beforehand. By determining how to communicate this information effectively to them, some of the reluctance of pork professionals to develop this practice could be overcome.