Guide d’aide à la mise en place d’un plan de gestion du bien-être animal en abattoirs de porcs : Du déchargement des porcs jusqu’à la saignée

La Directive 93/119/CE relative à la protection des animaux en cours d’abattage et retranscrite en droit français est devenue Règlement Européen. La prise en compte du bien-être des animaux à l’abattoir nécessite de la part des responsables d’entreprise la mise en place de dispositions spécifiques. La responsabilité de l’abattoir est engagée. La mise en place d’un plan de gestion du bien-être animal durant toute sa période de vie à l’abattoir est exigée. Il convient de déterminer les phases critiques du process intégrant la dimension du bien-être animal, de développer des indicateurs, de mettre en place des contrôles et de prévoir les actions correctives. Ce guide présente les différentes phases du processus d’abattage concernées par la problématique du bien-être. Les points étudiés peuvent servir de base de réflexion dans le développement d’un plan de gestion du bien-être animal, propre à chaque entreprise. Ce document s’avère également, une base dans le cadre d’une formation du personnel. Le respect de 5 règles de « liberté », décrites par le Farm Animal Welfare Council (FAWC) en 1993 peuvent servir de points de repères. Ainsi, les porcs doivent avoir accès à : 1. Règle n°1 : liberté physiologique (absence de faim ou de soif), 2. Règle n°2 : liberté environnementale (abri et confort approprié), 3. Règle n°3 : liberté psychologique (absence de peur ou d’anxiété), 4. Règle n°4 : liberté sanitaire (absence de maladies et de blessures), 5. Règle n°5 : liberté comportementale (prise en compte de besoins de l’espèce) Au stade de l’abattage, la règle n°3 (absence de peur et d’anxiété) est un défi permanent pour la filière, ayant un impact sur l’animal ainsi que sur la qualité de la viande. L’aménagement de locaux d’attente doit tenir compte des particularités comportementales du porc afin de minimiser les facteurs de stress, d’anxiété, de blessures, et d’agressions entre animaux. L’environnement et les opérateurs ont un rôle clef sur ces facteurs. On peut définir 6 phases cruciales à observer afin de maintenir le bien-être animal à l’abattoir : 1. La phase de déchargement des porcs à l’abattoir. 2. La phase de repos des porcs avant leur amenée à l’anesthésie. 3. La phase de conduite des lots de porcs vers le poste d’anesthésie/étourdissement. 4. La phase d’anesthésie des porcs. 5. La phase de saignée des porcs. 6. La gestion des porcs fragilisés. Chacune de ces phases est développée sous forme de fiches, organisées selon 3 axes : 1. l’aspect structurel (matériels, équipements, locaux), 2. l’aspect opérationnel de gestion du bien-être (respect de la réglementation, suivi de recommandations), 3. l’aide à la mise en place d’indicateurs du bien-être. Dispositions générales Obligation d’un plan de formation du personnel en matière de Bien-être animal Arrêté du 12 décembre 1997 Art. 10. – « Le responsable de l’abattoir doit mettre en place un programme de formation du personnel permettant à ce dernier de se conformer aux conditions de la protection animale, adapté à sa structure de production. Le vétérinaire officiel responsable de l’établissement doit être associé à la conception et au suivi de ce programme. » La mise en place d’un plan de suivi du respect du bien-être animal en abattoir semble s’imposer à brève échéance. Aussi, afin de s’y préparer, ces problématiques peuvent ou doivent être intégrées aux procédures d’assurance qualité des entreprises. Ces procédures d’assurance qualité imposent : • des documents/procédures/modes opératoires formalisés pour gérer et optimiser les 6 phases décrites précédemment. 1. de définir des indicateurs du bien-être et des tableaux de bord à chaque étape. 2. de réaliser des enregistrements permettant le suivi et l’évolution de maîtrise du bien-être animal au niveau de l’abattoir. 3. de réaliser des contrôles et audits internes ou externes évaluant le niveau atteint par l’entreprise dans la démarche de respect du bien-être animal. 4. la mise en place d’actions correctives le cas échéant. 23 pages