Analyse : décrochage de la consommation des produits du porc en 2023

L’inflation des produits du porc restée soutenue en 2023, a entraîné le recul de leur consommation, en particulier depuis la rentrée de septembre. Après avoir concerné les plus modestes, la déconsommation touche désormais la catégorie des consommateurs dite intermédiaire. Ils comparent les prix et privilégient les entrées de gamme ainsi que les marques de distributeurs, de même que les produits pratiques sans délaisser tout à fait la consommation de saucisson sec et rillettes, plaisir accessible.

Malgré un ralentissement en 2023, l’inflation alimentaire est restée forte avec en moyenne annuelle +11,8 % sur un an. Elle atteint +22,5 % sur deux ans. Le choc d’inflation s’enkyste et désormais 68 % des Français positionnent le prix comme premier facteur d’arbitrage à l’achat, soit 10 points supplémentaires par rapport à 2022. Les consommateurs ont développé des stratégies d’adaptation en réduisant leur consommation (74 %) et en optant pour des produits moins chers (21 %). En restauration, la dynamique de rebond en place depuis 2022 s’est poursuivie au premier semestre 2023, profitant à la restauration rapide, plus fonctionnelle et plus accessible en prix. Mais elle profite moins aux produits du porc que le bœuf ou la volaille. Par ailleurs depuis la rentrée, cette croissance se tasse.

En produits du porc, la consommation apparente recule de 3,7 % sur un an comparé à 2022. La viande bovine suit la même orientation à -3,7 %, tandis que la volaille clôt l’année à +3,4 % sous l’effet conjugué de la sortie de crise de l’Influenza aviaire, de la reprise de la restauration et du succès du poulet. 

Source : Ifip d’après Agreste

A domicile, les volumes en viande de porc et en saucisserie se sont repliés de 3,5 % et 3,0 % par rapport à 2022. Les niveaux de consommation de 2023 se situent désormais en deçà de ceux de 2019, période d’avant crises, avec -4,5 % en viande de porc et -1,5 % en saucisserie. En charcuterie de porc, la baisse de volume est plus limitée à -2,2 % alors que la charcuterie de volaille