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Le gouvernement danois pourrait taxer les émissions de carbone liées à l’agriculture

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21/03/2024 12:06 | Place des marchés Il y a 1 mois et 11 jours

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Danemark

Le Danemark, leader européen en matière de politique environnementale et climatique, envisage d’introduire une taxe sur les émissions de carbone liées au secteur agricole. Par cette mesure, il attendrait son objectif de réduction de 70 % de ses émissions de GES en 2030 par rapport à 1990, et serait le premier pays du monde à taxer l’agriculture sur ses émissions.

Alors que plus de la moitié des terres danoises sont consacrées à l’agriculture, le secteur agricole est responsable d’environ un tiers des émissions de carbone nationales ce qui le place au cœur des enjeux relatifs au climat.

Ce projet, qui rencontre un large soutien politique dans le pays, inquiète fortement les agriculteurs. Si le montant de cette taxe n’a pas encore été fixé, il entraînera des coûts élevés pour les agriculteurs et pourrait conduire à une réduction significative de la production nationale. Les scénarios présentés par le gouvernement conduisent à une réduction de 6 à 15 % de la production agricole danoise, dont 20 % de baisse pour les productions bovine et porcine dans le scénario le plus strict (100 € de taxe par million de tonnes de CO2 émis).

Les acteurs du secteur agricole danois regrettent que le gouvernement voit en la réduction de la production l’unique moyen d’atteindre ses objectifs, alors que d’autres voies pourraient être privilégiées comme l’innovation et les progrès techniques et technologiques. Jais Valeur – Directeur Général de Danish Crown – déplore que le gouvernement préfère imposer de telles mesures plutôt que de soutenir et d’inciter les agriculteurs à adopter des pratiques plus durables.

Parallèlement à cette annonce, le gouvernement a également proposé d’apporter un appui financier de 7 milliards de couronnes (environ 939 millions d’euros) pour soutenir les exploitations engagées dans une transition agroécologique, espérant ainsi éviter leur délocalisation à l’étranger. Au-delà de pénaliser les agriculteurs danois, cette mesure présente une limite significative qui ne peut être ignorée. En conduisant à une réduction de l’offre domestique, le risque est de voir les importations augmenter pour répondre à une demande danoise inchangée. Cette dérive limiterait son effet vertueux sur le climat à l’échelle mondiale, les émissions étant simplement délocalisées.

Source : presse internationale

Auteur

Dsc 8680

Ingénieure d'études - Experte en charge de l’analyse de la conjoncture alimentation animale et matières premières

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