Point de vue : Face au poids des fabricants distributeurs, la question de l’accès au marché pour les transformateurs se pose

L’année 2024 a été marquée par des mouvements de concentration au sein de la distribution française, conduisant celle-ci à se rapprocher des modèles d’Europe du Nord. L’inflation est venue renforcer notamment le poids des enseignes de fabricants distributeurs qui pratiquent une politique de prix. Elle disqualifie un peu plus l’accès au marché des acteurs de la transformation de porc au sein de la filière.  

En 2024, plus de 90 % des achats de charcuterie et de viande de porc sont réalisés via les circuits de la grande distribution. Or, l’année a été caractérisée par de nombreux regroupements, aboutissant à une concentration du marché.

En effet, l’inflation alimentaire cumulée qui s’élève à 22 % à fin 2024 comparativement à janvier 2022, est venue profondément modifier les comportements d’achat. En 2024, malgré la décélération de l’inflation à 1,1 % sur un an, les prix de l’alimentaire sont restés sous pression. Cela a conduit à des ajustements dans les stratégies de prix des enseignes et des changements dans les parts de marché. Le secteur de la distribution a engagé une phase de consolidation, marquée par plusieurs acquisitions significatives. Ainsi, le groupe Carrefour a intégré 175 magasins Cora et Match, renforçant ainsi son implantation dans le Nord-Est de la France. Par ailleurs, la reprise de 300 magasins Casino par Auchan, Intermarché et Carrefour représente une étape majeure dans la réorganisation du marché, avec pour ambition de rationaliser et d’accroître la compétitivité. Enfin, le groupe Schiever a récemment mis fin à son partenariat avec Auchan pour rejoindre début 2025, l’enseigne Système U.

Désormais, ce sont ainsi six enseignes majeures (Leclerc, Carrefour,