Point de vue : UE, Les marges des éleveurs français en hausse en 2022

La marge sur coût alimentaire des éleveurs varie mensuellement selon les prix de l’aliment et les prix perçus par les éleveurs. Entre 2021 et 2022, les prix de l’aliment ont fortement augmenté dans l’ensemble des pays considérés (+ 37 % en moyenne), du fait de la crise des matières premières, exacerbée par la guerre en Ukraine.

En France, la hausse constatée est moindre (+ 28 %) et peut s’expliquer par sa moindre dépendance aux exportations notamment en céréales mais aussi par le rôle tampon des fabricants d’aliments, qui absorbent une partie de la flambée des prix, et par sa moindre dépendance aux exportations, notamment en céréales.

Si l’Allemagne dispose, elle aussi, d’une bonne autosuffisance, sa dépendance au gaz et au pétrole russe pèsent sur ses prix de l’aliment (+ 37 %). Les prix perçus par les éleveurs sont eux aussi supérieurs en 2022 par rapport à 2021 (+ 23 % en moyenne sur les pays considérés). L’Allemagne est affectée par d’importantes baisses de cheptel et le prix perçu est en forte hausse en 2022 (+ 35 %). La France se démarque (+ 26 %), notamment grâce à sa stratégie collective Le Porc Français, qui protège en partie le marché des importations.

Les prix espagnols, déjà hauts en 2021, résistent grâce à une consommation intérieure dynamique. Aux Pays-Bas et au Danemark, les prix perçus sont en dessous de leurs concurrents (1,69 €/kg carc.). Les Pays-Bas souffrent de la perte des débouchés allemands et de fortes contraintes environnementales. La stratégie de Danish Crown, quant à elle, sécurise l’ensemble des résultats des maillons, alors que deux outils d’abattage ont fermé leurs portes. Ainsi, sur l’année 2022, les marges instantanées des éleveurs français sont