Perception de l’élevage par de jeunes adultes en France en 2014, et prise en compte des demandes de la société par les groupements de producteurs de porcs
Dans un contexte d’interpellations sociales de l’élevage à des échelles diverses (mobilisations locales contre les projets d’élevage, actions nationales d’ONG, débats sur le statut de l’animal…), que connaissent de l’élevage de jeunes adultes, citoyens et consommateurs en devenir ? Comment perçoivent ils cette activité ? Quelles sont leurs préoccupations à son égard ?
Cette enquête révèle une connaissance assez bonne et une perception majoritairement positive de l’élevage par les jeunes adultes. Elles semblent ici surestimées par la surreprésentation de l’habitat en milieu rural qui a un effet positif sur ces variables. Sur un public jeune, on pouvait s’attendre à des avis plus négatifs envers l’élevage. Or la quasi-totalité des sondés (96%) considère qu’il faut maintenir cette activité en France. Le bien-être animal s’affirme comme l’enjeu majeur de l’élevage pour demain : c’est la plus forte préoccupation des jeunes enquêtés, loin devant l’environnement.
La filière porcine française fait face à des remises en cause par la société quiconcernent le mode de production : bâtiment, caillebotis, faible lien au sol, concentration géographique et structurelle, et ses conséquences sur l’environnement, les conditions de vie des animaux et la gestion sanitaire. Dans ce contexte, l’IFIP a confié à des étudiants d’Agrocampus la réalisation d’une enquête pour éclairer les deux questions suivantes : (1) Comment les acteurs économiques de la filière porcine perçoivent-ils les remises en cause de la production par la société ? (2) Quelles actions ou stratégies mettent-ils en œuvre pour y répondre ?
Les responsables de groupements de producteurs rencontrés ressentent un décalage entre la vision de la société et la réalité des élevages. S’ils semblent percevoir que ce qui est rejeté par les associations est le mode intensif et industriel de production, ils n’envisagent pas sa remise en cause. L’enjeu que représente le bien-être animal semble sous-estimé par certains ; il est pourtant la plus forte préoccupation des jeunes adultes, selon l’enquête précédente. La filière apparaît craintive dans ses initiatives et plutôt attentiste. Une stratégie proactive et collective de réponse aux attentes sociétales ne se dessine pas en France contrairement à ce qui s’observe dans d’autres pays.
* Avec le soutien financier du GIS Elevages Demain et du programme national de développement agricole et rural du Ministère de l’Agriculture.
Contact : Christine.roguet@ifip.asso.fr