APPLIS IFIP
Perspectives de la production porcine en Allemagne. Les structures de la filière, les coûts et les résultats des élevages

Perspectives de la production porcine en Allemagne. Les structures de la filière, les coûts et les résultats des élevages

Ajouter à ma liste
Auteurs : Roguet C, Gourmelen C, Rieu M, Marouby H
Premier pays producteur de porc, avec un cinquième de la production de l’UE à 25, et premier pays de consommation, l’Allemagne est un acteur majeur de l’échiquier porcin européen. Sa position au coeur de l’UE élargie renforce sa situation de carrefour d’échanges très actif. En 2005, elle importe plus du tiers de sa production et en exporte plus du quart. Ce dynamisme à l’export et la consommation intérieure tirent la production vers le haut. Après son effondrement en 1990, lié à une décapitalisation massive à l’Est lors de la réunification, la production a connu un vif essor à partir de 1998. Ces dernières années, la croissance est plus douce mais tenace, fruit d’exploitations en pleine mutation. La production a quasiment recouvré son niveau d’avant la chute du mur. La filière aussi se restructure. Les différences régionales de structures d’élevage (taille, orientation) et de développement sont marquées. La production est aujourd’hui très concentrée dans le Nord-Ouest. Le naissage et l’engraissement sont séparés, régionalement (Sud-Est naisseurs, Nord-Ouest engraisseurs) et structurellement (20% seulement des élevages sont naisseurs-engraisseurs). S’ils restent petits face à la concurrence européenne, les élevages s’agrandissent et améliorent leurs performances techniques. La rentabilité, liée à des prix favorables, malgré des coûts plutôt élevés, soutient leur développement. L’approvisionnement en aliment pour les animaux est favorable grâce à une offre de céréales diversifiée et abondante. L’accès aux protéines est aisé par les ports du nord de l’Europe, Hambourg ou Rotterdam, ou la présence d’usines de trituration. La fabrication à la ferme est répandue et contribue au niveau favorable du coût alimentaire des élevages. Mais le secteur industriel se restructure, avec parfois l’impulsion de partenaires étrangers, néerlandais ou danois. L’organisation allemande de la génétique porcine femelle ayant pris du retard, comme le montre la faible productivité des truies, des changements importants s’opèrent avec le recours à des gènes étrangers, néerlandais, danois, français… et parfois des capitaux. Le secteur allemand de l’abattage du bétail était historiquement dispersé et comprenait de nombreuses petites entreprises polyvalentes. Certaines, même parmi les grandes, avaient du mal à atteindre la rentabilité. Mais, là-aussi, des transformations profondes sont en cours. Le groupe néerlandais Vion abat 10 millions de porcs en Allemagne, après avoir repris Moksel, Nordfleisch et Südfleisch pour les restructurer. Tönnies (8 millions de porcs) montre une farouche volonté de croissance. Westfleisch (5 millions de porcs) renforce sa position en Westphalie au coeur d’une zone de production particulièrement dense. Cette course à la croissance des abatteurs maintient le prix du porc à un niveau élevé. La réorganisation en cours en Allemagne modifie sensiblement le paysage européen. Les sociétés qui se constituent montrent la taille à atteindre pour participer à la compétition internationale. Cela renforce le poids de l’Allemagne dans le commerce européen du porc. Pour l’avenir, le développement de la production porcine allemande se heurtera à la forte densité de ses zones les plus dynamiques et à la limite environnementale. Par contre, la marge de progrès technique dont disposent encore ses élevages et qu’ils s’efforcent d’exploiter permettra de peser sur les coûts et de défendre leur rentabilité. En effet, la baisse du prix des porcs pourrait survenir si la restructuration de l’abattage-découpe vient à son terme. Mais la force des entreprises allemandes du porc réside aussi dans leur capacité à bien valoriser leurs produits.

Fiche technique

Titre :

Perspectives de la production porcine en Allemagne. Les structures de la filière, les coûts et les résultats des élevages

Date sortie / parution :

2006

Référence :

Rapport IFIP, décembre 2006, 141 p.

Auteur

Roguet

Chef de projet, PhD - Experte sur les problématiques d'acceptabilité sociétale et sur l'économie des exploitations d'élevage

Quelques mots clés

Ce site utilise des cookies afin d’améliorer votre expérience utilisateur et de réaliser des statistiques d’audience.
J'accepteJe refuseEn savoir plus