Elevage : le salariat gagne du terrain
Dans son rapport d’activité de 2022 publié en juin dernier, la MSA dressait le bilan en quelques chiffres-clés du statut des actifs agricoles. Si le nombre d’actifs non-salariés est en baisse (- 1,4 %), le nombre total d’actifs au régime agricole au 1er janvier 2022 est quant à lui en hausse de 1,8 %, tiré par une progression de 3,7 % d’actifs salariés. En 2022, le salariat représentait 64,4 % des actifs agricoles soit près de 812 000 personnes, la majorité exerçant dans des exploitations de culture-élevage.
Cette dynamique s’observe au niveau de la filière porcine. Le recensement agricole de 2020, qui présente entre autres les évolutions de la main d’œuvre depuis 2010, établit le même constat. La part de salariat dans les exploitations porcines est passée de 18 % à 30 % sur la dernière décennie. Cette progression suit la logique de concentration de la production porcine française qui s’opère depuis plusieurs années.
Celle-ci résulte de la disparition des nombreux petits ateliers (moins de 100 porcs et moins de 20 truies) et de l’augmentation de la production de ceux qui se maintiennent. Entre 2010 et 2020, seuls les ateliers d’effectifs porcins dits « extrêmes » ont vu leur nombre augmenter. Cette hausse est particulièrement marquée pour les élevages détenant plus de 500 truies (+ 29 %). Les élevages moyens accusent quant à eux une diminution de 48 % de leur effectif par rapport à 2010.
La part croissante du nombre d’exploitations de grande taille aux besoins en main d’œuvre généralement élevés vient donc, dans le cas de la filière porcine, appuyer le bilan dressé par la MSA.
Sources : MSA, RA 2020