Un oeil sur l’éco : le fret maritime perturbé par la géopolitique en 2025

En 2025, le commerce maritime mondial a stagné, marqué par les tensions géopolitiques. En mer Rouge, le transport maritime est resté perturbé. L’Iran a menacé de bloquer le passage des navires au détroit d’Ormuz. Les Etats-Unis ont mis en place des mesures portuaires restrictives et ont élevé leurs droits de douane. Les coûts du transport maritime se sont ainsi maintenus à des niveaux élevés.

En 2025, le commerce maritime mondial a stagné, avec une croissance de 0,5 % contre 2,2 % en 2024. En raison des tensions géopolitiques, les changements d’itinéraires ont augmenté l’activité du transport maritime en tonne-mile¹ de 6 % en 2025, entrainant une augmentation du temps de transport, des coûts et des émissions de gaz à effet de serre (GES). L’attente dans les ports s’est également rallongée. En décembre 2024², les escales dans les ports ont été en moyenne de 6,4 heures (+23 % sur un an) dans les économies développées et de 10,9 heures (+7 %) dans les économies en développement.

Les coûts du fret maritime sont demeurés élevés et volatils en 2025. L’indice de Shanghai³ a commencé l’année 2025 à 2 243 points avant de redescendre à 1 351 points en mars, pour ensuite remonter à 2 240 points en juin. Bien qu’ils aient baissé par rapport à 2024, les coûts de fret sont toujours supérieurs à l’avant crise de COVID-19. En 2024, l’indice de Shanghai était monté à 3 499 points en juillet alors que la moyenne sur la période de 2017 à 2019 était de 825 points.

En 2025, les tensions géopolitiques ont pesé sur le fret maritime. Tout comme en 2024, les perturbations en mer Rouge ont allongé les distances parcourues par les navires, qui sont contraints de contourner le cap de Bonne-Espérance, allongeant la navigation de plusieurs semaines. Le tonnage mensuel de marchandises transitant par la mer Rouge a chuté (40 Mt par mois en 2025, contre 140 Mt par mois avant décembre 2023).

Une large part du commerce maritime de pétrole liquide et de gaz liquéfié (20 % du volume mondial) transite par le détroit d’Ormuz. En juin dernier, l’Iran a menacé de bloquer ce détroit, risquant ainsi de perturber le commerce de pétrole et de gaz. Les prix du fret maritime ont alors grimpé.

Enfin, les mesures portuaires et les droits de douane instaurées par le Président des Etats-Unis ont fait grimper les coûts du transport maritime. En 2025, ces mesures, les redevances portuaires et les restrictions ciblées sur les escales ont modifié des routes maritimes et engendré des coûts supplémentaires.

Face à ces perturbations, des leviers sont préconisés par l’Unctad⁴ pour fluidifier le trafic maritime et réduire les coûts. La digitalisation pourrait par exemple permettre de réduire l’attente dans les ports. Des investissements pour renouveler la flotte maritime amélioreraient les performances. La réduction de l’utilisation du fuel abaisserait les coûts de transport, notamment grâce au développement d’alternatives au fuel et au déploiement d’un marché du carbone pour le transport maritime international.

Source : Unctad, presse internationale

[1] Une tonne-mille représente le transport par cargo d’une tonne sur la distance d’un mille (environ 1,61 km).

[2] Les données de 2025 sur l’attente dans les ports ne sont pas encore disponibles.

[3] Un indice de référence du prix du fret maritime au départ de Shanghai vers différentes destinations internationales pour les conteneurs.

[4] Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement.