Discussions à l'OMC : risques pour les filières viandes en Europe. Le cas de la viande porcine, à la lumière des autres viandes

L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) tente, avec difficulté, dans le courant de 2006, de conclure son cycle de négociations dit « cycle de Doha » ou « cycle du développement ». Après avoir annoncé la nécessité d’une échéance impérative pour fin juillet 2006, les négociateurs ont laissé entendre que fin 2006 reste une date possible pour parvenir à un accord. Dans le cas contraire, la conclusion du cycle pourrait être repoussée de quelques années. Le précédent cycle de négociations sur le commerce international (dit « Cycle de l’Uruguay ») avait été conduit dans le cadre du GATT (General Accords on Tariffs and Trade), transformé en OMC à l’issue de ce celui-ci. Il s’était conclu en 1994 par les Accords de Marrakech, mis en oeuvre à partir de juillet 1995. Ce cycle de l’Uruguay était le premier à aborder la question des produits agricoles. Le cycle actuel a pour ambition de pousser plus loin les résultats du précédent et d’accroître la circulation internationale des produits agricoles en réduisant les politiques de soutien, les aides aux exportations et les obstacles aux importations mis en œuvre par les États ou unions politiques telles que l’UE. Ces négociations et les débats qu’elles font naître posent le problème de la place de l’agriculture dans la mondialisation. Les produits agricoles sont-ils des biens comme les autres ou faut-il considérer une « exception agricole » comme on a pu le faire pour la culture ? Les questions posées touchent à de grands sujets comme la souveraineté alimentaire, la sécurité des aliments, le rôle que l’agriculture joue dans l’économie et la vie et l’organisation des territoires. Cet article n’a pas l’ambition d’aborder ces questions politiques. Il se contente de proposer des résultats et des analyses pour apprécier l’impact potentiel des décisions envisagées sur l’économie des filières des viandes dans l’UE : concurrence internationale, flux d’échanges, impact sur les prix et les équilibres de marchés…