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Les labels bien-être animal aux Pays-Bas, en Allemagne et au Danemark :   analyse et enseignements

Les labels bien-être animal aux Pays-Bas, en Allemagne et au Danemark :   analyse et enseignements

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Auteur : Roguet C
Au sein de l’Union Européenne (UE), avec un gradient décroissant du nord au sud, l’élevage fait l’objet de nombreux débats relatifs à son impact sur les milieux naturels et la santé, à la manière dont sont traités les animaux et aux modes d’élevage, jugés trop intensifs (Delanoue et Roguet, 2015, Roguet et al., 2016). Ces dernières années, les attentes autour du bien&‚08;être animal ont fortement augmenté. A l’échelle européenne, en 2015, 94 % des citoyens jugent important le bien&‚08;être des animaux de ferme (57 % très, 37 % assez) et 82 % estiment qu’il devrait être mieux protégé (44 % incontestablement, 38 % probablement) (Eurobarometer, 2016). D’après le sondage d’opinion que nous avons réalisé en juin 2016 dans le cadre du projet de recherche ACCEPT1, l’attente la plus forte envers l’élevage des Français est que les animaux aient accès à l’air libre. 60 % d’entre eux jugent prioritaire d’offrir un accès au plein air à tous les animaux et 96 % sont favorables à un étiquetage des produits selon ce critère (Delanoue et al., 2017). Les nombreuses études réalisées sur les attentes des citoyens en termes de bien&‚08;être animal montrent qu’ils sont particulièrement sensibles aux critères suivants : nourriture et eau en quantité suffisante, absence de maladies, espace par animal, accès au plein air, possibilité de se comporter naturellement, bonne relation homme&‚08;animal, bonnes conditions de transport et d'abattage (Janssen et al., 2016) 2. A l’échelle européenne, plus de la moitié des personnes déclarent rechercher sur les produits, lors de leurs achats, les labels indiquant le niveau de bien&‚08;être animal, avec de fortes différences entre pays : 73 % des Néerlandais, 67 % des Danois, 61 % des Français, 60 % des Allemands mais 37 % des Espagnols (Eurobarometer, 2016). Ceci a déjà conduit un certain nombre de pays à mettre en place des labels pour étiqueter les produits selon le bien&‚08;être animal. Leur objectif est double : permettre aux consommateurs de choisir leurs produits animaux en fonction de leurs convictions et de leur budget, et faire progresser les conditions de vie du plus grand nombre d’animaux de rente. L’étiquetage doit permettre le financement par le marché des évolutions souhaitées des systèmes et pratiques d’élevage. Cependant le consentement à payer est limité 3, du moins dans un premier temps, lorsque les labels n’existent pas, ou manquent de transparence, et en l’absence de campagnes d’information et de sensibilisation des citoyens. En effet, lorsqu’il ne parvient pas à bien identifier les différences entre produits, le consommateur tend à choisir le moins cher. D’après Denver et al., (2017), ceci explique en partie la faible relation entre les attentes exprimées par le citoyen et son comportement d’achat.  

Fiche technique

Titre :

Les labels bien-être animal aux Pays-Bas, en Allemagne et au Danemark :   analyse et enseignements

Date sortie / parution :

2017

Référence :

17es Journées d'études de Productions porcines et avicoles, le 22 novembre 2017, Namur, Belgique

Auteur

Roguet

Chef de projet, PhD - Experte sur les problématiques d'acceptabilité sociétale et sur l'économie des exploitations d'élevage

Quelques mots clés

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