Impact carbone du maillon abattage-découpe sur la filière porcine
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Auteurs :
Chevillon P, Nassy G, Gault E
Cette étude avait pour objectif de mesurer l’impact carbone du maillon abattage-découpe sur un périmètre défini entre le départ ferme des animaux vivants et le départ abattoir-découpe des produits sortants : carcasses, pièces de découpes et abats…. Trois abattoirs-découpes représentant 12 % du tonnage national abattu ont répondu au questionnaire Bilan Carbone proposé par l’IFIP.
Nous avons établi dans cette étude un poids carbone moyen de 3.18 kg de CO2 au kg de produit sorti d’usine (50 % découpé en moyenne). Ce chiffre est significativement moindre que celui souvent cité dans la littérature de 3.5 kg. Il est en partie lié à un poids carbone amont du kg de porc vivant produit en France plus faible (chiffres IFIP de 2.7 kg de CO2/kg de porc vivant contre 3.026 proposé par l’ADEME, Logiciel Bilan Carbone V61).
93 % des émissions de gaz à effet de serre au kg de produit sorti usine sont à relier à la production du cochon vif entrant à l’abattoir. Le poids final est donc très dépendant de l’amont et des rendements d’abattage et de transformation.
Les marges de progrès restent cependant possibles (optimiser les rendements carcasse des porcs entrant dans l’abattoir- optimiser ses approvisionnements en porcs vivants pour réduire son impact GES-opter pour des installations froids moins impactantes sur les émissions de GES - réduire ses consommations d’énergie par tonne abattue et découpée (gaz et électricité) - traitement de ses eaux résiduelles pour émettre le moins possible de GES (intérêt de la méthanisation sur ce critère).
Au travers cette première étude sur le maillon abattage découpe, il semble important que le périmètre des études bilan carbone soit discuté, défini et consensuel sur la filière porcine française. Il semble majeur que chaque maillon de la profession définisse avec les entreprises utilisatrices de coproduits, les allocations affectées à un coproduit d’abattoir.
En effet, dans cette étude nous avons affecté 50 % du poids carbone des coproduits C2 aux entreprises spécialisées de transformation qui enlèvent ces coproduits aux abattoirs (matières stercoraires, saisies, soies et onglons, moelle épinière, pivier, vessies, parages, vésicule biliaire, divers…). Le poids carbone ainsi enlevé au produit final commercialisé par l’abattoir a été fixé dans cette étude à 50 % poids carbone lié à la production amont en élevage soit 50 % de 2.7 kg de CO2/kg de coproduits C2 estimé par l’IFIP à ce stade des études (Espagnol et al., 2009).
D’autres hypothèses plus défavorables peuvent être émises par l’industrie des coproduits (sur la valeur économique des C2, MS, valeur énergétique, protéine et lipide…).
Nous avons été confrontés dans cette étude à la difficulté, dans certaines entreprises, de dégager du temps par le personnel en place pour collecter et renseigner le questionnaire IFIP. Le temps de collecte n’est pas négligeable au final pour établir un bilan carbone.
La modélisation des process en place est importante dans chaque entreprise pour bien ventiler les intrants et autres facteurs d’impact (allocations produits et coproduits).
La mise en place de références consensuelles d’impact carbone par produit sortant au stade
abattage-découpe en concertation sur la filière porcine pourrait être une étape.
L’affichage environnemental démarre à partir du 1er juillet 2011 à titre expérimental et pour une durée d’un an minimum. Ces premières données IFIP pourraient être reprises à titre expérimental pour calculer les impacts plus aval des produits de salaison ou en viande fraîche.
25 pages
Fiche technique
Titre :
Impact carbone du maillon abattage-découpe sur la filière porcine
Date sortie / parution :
2011