En 2024, Paris rejoint la vingtaine d’initiatives expérimentales pour une sécurité sociale alimentaire
Le Conseil de Paris a récemment voté la mise en place, à compter de septembre 2024 et pour un an, d’une sécurité sociale alimentaire concernant une centaine de foyers parisiens. Ce projet expérimental vise à lutter contre la précarité alimentaire et pourrait initier un prochain projet de loi. Il s’agit de permettre aux populations les plus démunies d’accéder à des produits sains et de qualité tout en favorisant une production locale et respectueuse de l’environnement. Chaque foyer bénéficiaire recevra une somme à dépenser dans des commerces sélectionnés pour la qualité de leur approvisionnement et cotisera en fonction de ses revenus, le complément étant financé par des cotisations sociales. La ville de Paris rejoint en ce sens les expérimentations locales de même type, mises en place à Bordeaux, Toulouse, Grenoble ou encore Montpellier, l’une des villes les plus avancées sur cette démarche en France.
L’idée d’une carte vitale de l’alimentation, inspirée de l’assurance maladie, date d’il y a quelques années. Elle tire notamment son origine de réflexions conduites au sein du groupe Agrista d’Ingénieurs Sans Frontières, de la Confédération paysanne et du Civam. L’ambition est de contribuer à ce qu’une plus large population soit solvable pour accéder à des produits de qualité et ainsi contribuer à mieux rémunérer les agriculteurs et les éleveurs. Dans cette période d’inflation, l’alimentation reste une variable d’ajustement puisque 16 % des Français affirment ne pas manger à leur faim, un taux qui a gagné 4 points entre juillet et décembre 2022. Parmi les catégories de produits délaissées figure en premier lieu la viande, en particulier le porc, compte tenu d’un positionnement prix accessible. Cette précarité alimentaire en France touche un nombre croissant de personnes dont les salariés à faibles revenus et en particulier, un jeune adulte de moins de 40 ans sur quatre. Plusieurs initiatives locales, se revendiquant d’une démocratie alimentaire, ont vu le jour ces dernières années sans nécessairement trouver d’écho à plus large échelle.
Carte des dynamiques locales
Source : Sécurité sociale de l’alimentation
Crédit : collectif Sécurité sociale de l’alimentation (SSA)