Les Philippines ont toujours besoin de porc
La demande du marché philippin ne cesse de croitre face au déficit de production dans le pays, et ce depuis l’arrivée de la fièvre porcine africaine (FPA) en juillet 2019. En 2024, les importations continuent de grimper (+27,8 % au cumul 8 mois 2024/23). En moins d’une année, les exportateurs brésiliens se sont imposés en tant que premier fournisseur, détrônant les Espagnols. Ce dynamisme de la demande philippine reste bénéfique pour les exportateurs européens (+26,3 %). Elle compense en partie la faiblesse de la demande chinoise. L’UE-27 représente désormais 46 % des approvisionnements des Philippines. Depuis 2021, et jusqu’à 2028, les exportateurs mondiaux bénéficient de droits de douane à l’import abaissés par le gouvernement qui cherche à limiter l’inflation dans le pays en renforçant l’offre en porc. Ces droits de douanes resteront ainsi à 15 % au lieu de 30 % pour les volumes compris dans le quota d’importation. Les volumes hors quota sont soumis à des droits de douane de 25 % (contre 40 %).
Bilan d’approvisionnement des Philippines (milliers de téc)
Toutefois, cet avantage pour les producteurs mondiaux constitue aujourd’hui une préoccupation majeure pour le secteur porcin philippin en grevant la compétitivité de la production locale. Le gouvernement tente de mettre en œuvre un programme de repeuplement porcin et souhaite réduire les importations pour soutenir les producteurs locaux. Les Philippines jouent aussi un rôle très important dans la recherche du vaccin contre le virus de la FPA.
Principaux fournisseurs des Philippines en produits du porc
(hors vif, milliers de tonnes; % évol. 8 mois 2024/23)
Compte tenu de la difficulté à réduire la menace de propagation de l’épidémie de FPA et grâce au tarif préférentiel permis par les autorités philippines, les exportations à destination de ce marché devraient rester dynamiques dans les prochaines années.
Source : National Hog Farmer, Asian Agribiz, Ifip d’après douanes TDM, USDA