Matières premières : Récoltes estivales, un premier bilan mitigé

Les récoltes de blé qui s’achèvent dans l’hémisphère nord et l’évaluation des potentiels de rendement pour le maïs et le soja ont animé les marchés ces dernières semaines. Les premiers résultats et retours de terrain donnent des éclairages pour la campagne 2024-2025.

En Europe, la récolte de blé 2024 est plombée par des résultats catastrophiques en France et décevants en Allemagne. Depuis l’automne dernier, les cultures françaises souffrent de mauvaises conditions météorologiques : les épisodes pluvieux sont nombreux, le manque d’ensoleillement se fait sentir et la pression maladie est forte. La production a ainsi chuté de 30 % par rapport à 2023. Avec à peine 25 MT produites, le premier producteur de blé européen enregistre son pire résultat depuis 1983. Son homologue allemand ne s’en sort guère mieux avec 19 MT récoltées, soit un recul de 15 % par rapport à l’an passé. Cette désillusion au niveau du bassin européen n’a pour l’instant pas suscité de mouvement haussier sur les cours, avec un blé Euronext qui s’établit à 210 €/T en moyenne sur août contre 236 €/t en juin. Cette absence de réponse du marché européen à la baisse de l’offre s’explique par les résultats dans les autres bassins de production. Aux Etats-Unis et sur le bassin mer Noire, les récoltes de blé sont en effet satisfaisantes. Les Etats-Unis enregistrent une moisson record avec 54 MT produites (+ 11 % par rapport à la moyenne 5 ans). Le cours du blé à Chicago a lourdement chuté et a pesé sur le marché européen. De plus, la Russie est d’ores et déjà très active sur la scène internationale et exerce une pression baissière forte sur les cours internationaux en affichant des prix à l’export très compétitifs.

En ce qui concerne le maïs, les retours du ProFarmer Crop Tour indiquent des potentiels de rendement hétérogènes sur le territoire américain.