Matières premières : Retour de la volatilité sur les marchés

A l’approche des récoltes, la volatilité fait son retour sur le marché des céréales et des oléagineux. Les opérateurs réagissent fortement aux estimations de production, à l’état des stocks et surtout aux incertitudes météorologiques. L’hétérogénéité des conditions entre bassins de production est vectrice de volatilité. Alors que le nord de l’Europe est pénalisé par un excès d’humidité et le froid, le sud, certaines zones de la Russie et les Etats-Unis souffrent d’un manque d’eau.

Déjà pénalisé par des conditions défavorables lors des semis, le nord de l’Europe est, depuis plusieurs semaines, touché par un excès d’eau et le retour du froid qui affectent le développement des cultures en place. La Commission européenne a ainsi de nouveau abaissé ses estimations de production de blé tendre à 120,2 Mt contre 120,8 Mt le mois dernier, bien loin des 133 Mt de la récolte 2023. Il s’agirait du plus mauvais résultat depuis 4 ans. En France, les cultures de blé sont toujours dans un état inquiétant, avec seulement 66 % d’entre elles en état « bon à excellent » contre 94 % l’an passé. Sur Euronext, le blé a gagné 5,5 €/t par rapport au mois de mars, avec en moyenne 202,9 €/t en avril. La météo n’est pas la seule responsable de cette hausse. L’important recul de la parité euro/dollar, au plus bas depuis près de 6 mois à 1,065, a suscité un regain d’attractivité pour les origines européennes, ce qui a soutenu les cours.

Sur le continent américain, les conditions météorologiques font elles aussi réagir les opérateurs. Alors que la récolte de maïs argentine s’annonçait prometteuse,