Italie : charcutiers et industriels de la viande préoccupés par la crise énergétique
Afin de faire face à la menace d’une pénurie de gaz, la Commission européenne a formulé en juillet dernier un plan de réduction de la demande de gaz de -15 % jusqu’au printemps 2023. Ce sont avant tout des recommandations, mais qui peuvent devenir obligatoires si la situation est jugée en état « d’alerte ». Le but est de préserver les activités jugées essentielles (hôpitaux) ou encore certaines industries déterminantes pour les chaînes d’approvisionnement. Les Etats membres de l’UE avaient jusqu’à fin septembre pour rendre un plan national décrivant comment ces objectifs allaient être atteints. Le plan italien prévoit en particulier le déploiement de substituts au gaz russe (autres provenances, centrales à charbon, énergies renouvelables, etc.), l’augmentation du stockage de gaz ainsi qu’une maîtrise de la consommation d’énergie.
Les industries de la viande et de la charcuterie d’Italie s’inquiètent de la mise en œuvre de ces mesures européennes et nationales. Les processus de production des viandes et charcuteries nécessitent des étapes avec des températures très contrôlées : chambres froides pour le stockage et la conservation de la viande, salles de traitement, salles dédiées à la maturation, etc. Ces étapes peuvent durer plusieurs mois et certains produits ne sont matures qu’après 12 mois, notamment pour les jambons AOP et IGP italiens. Une réduction des puissances d’énergie fournie et des quotas d’énergie entraîneraient des variations de quelques degrés, qui compromettrait la production investie depuis plusieurs mois. En effet, le manque d’énergie altérerait le maintien des conditions de maturation. Les industriels seraient alors contraints de détruire leurs produits, notamment pour des raisons sanitaires et de qualité, engendrant de lourdes pertes économiques et du gaspillage alimentaire.
Le gouvernement italien en concertation avec les représentants de l’industrie nationale définira un plan de réduction de la demande industrielle en énergie, en identifiant les secteurs pouvant adopter des baisses volontaires de consommation d’énergie. Pour l’industrie de la viande et de la charcuterie, le mois d’octobre sera décisif pour la définition de ces stratégies. La profession italienne milite pour les trois solutions suivantes :
- Accompagnement des entreprises de la viande et de la charcuterie car considérées comme un secteur agroalimentaire déterminant.
- Renouvellement des aides d’Etat réservées aux entreprises les plus touchées par la crise énergétique
- Exclusion des entreprises du secteur de tout rationnement énergétique.
Source : ASSICA (Association Industrielle de la Viande et de la Charcuterie), Commission européenne, Euronews, Agricultura