Evaluation du risque viral associé à la consommation de produits à base de porc

Jusqu’ici mal appréhendés, quels que soient les pays, les risques liés aux virus transmissibles par voie orale ont une prévalence certainement significative dans les toxi-infections alimentaires non identifiées, prévalence confirmée par des données épidémiologiques récentes. Les virus entériques généralement les plus impliqués dans les cas d’infections transmises par ingestion d’aliments ou d’eau contaminés sont l’hépatite A, les norovirus et dans une moindre mesure, les rotavirus. Au regard des données bibliographiques actuellement disponibles, la filière porcine est relativement peu exposée à la contamination par ces trois types de virus. Le principal risque reste la consommation de produits crus ou mal cuits préalablement manipulés sans précautions d’hygiène par une personne infectée. Pour ces trois virus, aucune preuve de transmission porc/homme n’existe actuellement. Le principal virus à risque en filière porc reste le virus de l’hépatite E pour lequel une transmission directe du porc à l’homme (potentiel zoonotique )a été clairement démontrée. De plus, les données bibliographiques montrent que la prévalence sérologique du virus chez le porc peut avoisiner 85% sur certains élevages en Europe. Aucune donnée de prévalence n’est encore disponible en France. La littérature montre que peu de données sont disponibles concernant l’impact des procédés sur le risque viral en filière porcine. Généralement, les concentrations de désinfectants utilisés en industries agroalimentaires sont insuffisantes au regard du risque viral. Les connaissances acquises et les outils développés jusqu’à présent sont insuffisants pour la maîtrise des risques viraux émergents par les professionnels et pour une anticipation normative et réglementaire par les pouvoirs publics. En effet, un immense champ d’investigation est à aborder pour une meilleure évaluation des risques viraux transmis par voie alimentaire, notamment le type de virus impliqué en termes de santé publique et sa prévalence suivant les filières, la mise au point de techniques fiables d’isolement et de détection des principaux virus et l’efficacité des procédés sur la destruction virale. A ce jour, le meilleur moyen de prévention du risque viral en industries agroalimentaires reste le respect des bonnes pratiques d’hygiène.