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Analyse : La filière porcine aborde 2026 en terrain instable
Les prix des matières premières poursuivent leur repli, portés par une offre toujours abondante, ce qui devrait continuer de détendre le coût de l’aliment porc charcutier. Dans le même temps, la baisse du cheptel de truies en Europe limite les perspectives de production pour le premier semestre 2026, dans un contexte international peu porteur. Les prévisions présentées ici ont été établies avant la détection de cas de fièvre porcine africaine en Espagne, dont l’impact sur le marché reste à préciser.
Marchés des matières premières : le recul des prix devrait se poursuivre au premier semestre 2026
Des disponibilités de céréales records pour les principaux exportateurs mondiaux
Malgré un contexte géopolitique instable et un environnement économique incertain, la production mondiale de blé atteint un nouveau record pour cette campagne, à 837,8 Mt (+6,4 %/ moyenne 5 ans). Les huit premiers exportateurs franchissent pour la première fois le seuil des 400 Mt. Les récoltes européennes et françaises se redressent nettement, atteignant respectivement 140,1 Mt et 33,3 Mt (122,1 Mt et 25,6 Mt en 2024).
Sur les marchés, les fondamentaux reprennent le dessus, entraînant un recul des cours. En octobre dernier, le blé Euronext s’échangeait à 189,6 €/t, contre 225,8 €/t en 2024. La compétition internationale est particulièrement forte : les blés argentins et australiens, de plus en plus présents sur le marché, affichent une forte compétitivité (≈15 $/t d’écart entre prix export France et Argentine). Les exportateurs européens pourraient avoir des difficultés à exporter les volumes disponibles sur cette campagne, ce qui aurait pour conséquence un alourdissement des stocks et une pression baissière sur les cours localement.
Concernant le maïs, les résultats sont également très bons en outre-Atlantique, notamment aux États-Unis, où la production est attendue à plus de 425 Mt (+15,2 % par rapport à la moyenne 5 ans). À l’inverse, les performances sont contrastées dans l’UE. Les prix du maïs ont malgré tout reculé dans un contexte d’offre mondiale confortable et dans le sillage du repli des prix américains.
Au regard de ces éléments, la baisse des cours devrait se poursuivre au cours du premier semestre 2026. Celle-ci pourrait être modérée par la rétention à la vente des producteurs, la contraction du ratio stocks/utilisation pour le blé (mais se détend pour le maïs) et les incertitudes persistantes sur le plan géopolitique et économique.
Bilan très confortable pour le soja
La production de soja enregistre un nouveau record à 426 Mt (+10 % / moyenne 5 ans), portée par le Brésil, qui assure désormais plus de 40 % de la production mondiale. Aux Etats-Unis, les résultats sont dans la moyenne. Depuis le début d’année, les