Marché du porc : maintien des cours en Europe et rattrapage du retard danois

En Europe, les cours se sont stabilisés dans la plupart des pays, dans un contexte de demande intérieure qui tarde à surgir et d’offre en fort recul. Toutefois, la France a vu la cotation au MPB diminuer progressivement, et au Danemark, le prix des porcs tente de rattraper leur retard par rapport aux autres références.

En avril, après 21 semaines de hausses, le prix du porc au Marché du porc breton a enregistré sa première baisse après le Lundi de Pâques. Depuis, chaque marché a assisté à une légère contraction du Cadran. Entre le début et la fin du mois, le prix au MPB a perdu 11 centimes. Le prix moyen perçu par les éleveurs français en avril s’élève à 2,53 €/kg, soit 35,6 % de plus que l’an dernier.

Malgré une offre qui continue de se tendre, le marché national assiste à une résistance certaine des abatteurs cherchant à contenir la montée des prix. Les abattages dans la zone Uniporc baissent de manière plus marquée que le mois dernier : – 8,3 % en avril 2023/22. Les poids de carcasse sont en revanche en légère hausse (+ 0,8 %). La saison des grillades semble avoir pris un peu de retard. Le marché français est aussi sous l’effet d’une extrême concurrence avec les autres viandes européennes.

Sur les autres marchés européens, la tendance est à la stagnation des cours. En Espagne, le prix perçu par les éleveurs s’est maintenu à 2,60 €/kg durant tout le mois d’avril. En Allemagne, la référence se situe à 2,40 €/kg. Enfin aux Pays-Bas, elle se situe entre 2,24 et 2,25 €/kg.

Malgré la baisse importante de l’offre en porc dans l’ensemble des marchés européens, les abatteurs témoignent des réelles difficultés à faire passer les niveaux de prix actuels et résistent à de nouvelles hausses. En Allemagne, le nombre de porcs abattus continue de chuter (- 6,4 % de janvier à avril 2023 par rapport à 2022), tout comme l’offre néerlandaise (‑ 5,3 %). En Espagne, le nombre de porcs abattus en janvier et en février est inférieur de 8,8 % par rapport à l’an dernier.

La demande intra-européenne est encore modérée, en raison des faibles températures qui retardent la reprise printanière de la saison des barbecues. L’inflation persistante continue de limiter les achats des consommateurs. Les acteurs de la filière attendent une nouvelle impulsion de la demande. Le commerce extérieur est aussi encore calme.

Le Danemark fait de nouveau exception ce mois-ci. Le marché a assisté à une remontée continue de la cotation, réduisant les écarts de prix pratiqués avec les pays voisins. Le prix moyen en avril est de 2,04 €/kg. Il a progressé de 8,7 % en un mois. L’offre chute fortement (- 15 % en 4 mois 2023/22), et selon les acteurs de la filière, les ventes s’amélioreraient progressivement, notamment à destination du Royaume-Uni et des marchés asiatiques. Le marché joue une position d’équilibriste entre la volonté de maintenir les approvisionnements en porcs, et celle de conserver une compétitivité sur la scène