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Analyse du mois : restructuration des entreprises de l’aval en Europe
Analyses et études
05/03/2024 12:18 | Place des marchés Il y a 9 mois et 18 jours
Ajouter à ma listeL’année 2023 a été marquée par une restructuration des activités à l’aval des filières porcines dans plusieurs pays européens. Les outils d’abattage, de découpe et de transformation ont souffert de l’accélération de la baisse de la production porcine en Europe.
Parmi les dix groupes leaders européens du secteur de l’abattage-découpe, six ont amorcé une restructuration de leurs activités depuis 2022. Pour cause, le contexte économique, sanitaire et géopolitique qui a mis à mal les entreprises d’abattage, de découpe et de transformation du porc, notamment en Allemagne, au Danemark et en France. Les exportations vers la Chine, moteurs de la croissance des filières porcines ces dernières années, se sont rétractées à mesure que le pays reconstituait son cheptel porcin à la suite de la FPA apparue en 2018. L’Allemagne, touchée aussi par cette épizootie depuis 2020, a perdu ses débouchés clés sur le marché asiatique. L’inflation, amorcée depuis la fin des confinements de la pandémie de la COVID-19, puis amplifiée par la guerre en Ukraine, a d’une part engendré une envolée des coûts de production, et d’autre part restreint le pouvoir d’achat des ménages. Les entreprises de l’aval, ayant des besoins importants en électricité et gaz, ont particulièrement été affectées par la crise énergétique. De plus, la hausse des taux d’intérêts a mis sous contrainte leurs financements. A cela s’ajoutent également des problèmes de recrutement de la main d’œuvre. La baisse de la production de porcs a conduit à des difficultés d’approvisionnement pour les abattoirs, et par ricochet pour les charcutiers-salaisonniers, entrainant une surcapacité de leurs outils de production. Certains ateliers d’abattage-découpe ont fonctionné 4 jours par semaine au lieu de 5. Alors que les prix des porcs sortis élevages sont particulièrement élevés, le manque à gagner pour les acteurs aval se fait sentir. Pris en étau entre des coûts en hausse et la faiblesse des débouchés, les entreprises ont connu des difficultés financières provoquant des défaillances, et plusieurs groupes d’abattage, de découpe et de transformation ont dû ajuster leurs capacités de