Fréquence et caractérisation de Clostridium perfringens dans les porcs à l’abattoir
Afin de connaître le taux de prévalence de Clostridium perfringens dans les abattoirs de porcs en France, l’Ifip a étudié la fréquence de ce germe sur les carcasses et dans les fèces de porcs à l’abattoir, et a déterminé les types de toxines produites par les souches isolées. Les résultats montrent que 33 % des échantillons de fèces et 18 % des carcasses étaient contaminés, mais que toutes les souches présentaient un toxinotype A, c’est-à-dire sans production de la toxine généralement responsable des intoxications alimentaires.
En France, Clostridium perfringens est le 4e agent pathogène impliqué dans les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) déclarées en 2022, représentant 5 % des foyers de TIAC (Santé Publique France, 2024). Les TIAC à C. perfringens ont été associées à la consommation de viande dans 10% des cas (soit 150 TIAC/an).
Les souches de C. perfringens sont classées en 7 toxinotypes, de A à G, selon les principales toxines produites. Les souches de C. perfringens produisant l’entérotoxine CPE (toxinotype F) sont majoritairement responsables d’intoxications alimentaires. Etant donné que le porc peut être porteur de C. perfringens dans son tractus digestif, les viandes peuvent être contaminées lors du processus d’abattage en cas d’incidents d’éviscération. Le taux de prévalence de C. perfringens à l’abattoir n’était pas connu en France.
Ce projet, soutenu par INAPORC, visait à déterminer la fréquence d’isolement de C. perfringens à l’abattoir sur carcasses et fèces de porc et à caractériser le toxinotype des souches isolées. Sur 150 échantillons analysés par matrice, une fréquence de détection individuelle de 33 % dans les fèces et 18 % sur les carcasses a été établie. La prévalence inter-lot s’élevait à 12 % pour les fèces et 8 % pour les carcasses. En moyenne, quand un lot était positif pour les fèces, 2,7 porcs étaient positifs. Quand un lot était positif pour la carcasse, 2,25 porcs étaient positifs.
L’ensemble des 77 souches isolées présentaient un toxinotype A. Parmi ces 77 souches, 76 portaient uniquement le gène codant pour la toxine CPA. Seule une souche portait, en plus du gène cpa, le gène cpb2 codant la toxine beta 2. Aucune souche ne portait le gène cpe codant l’entérotoxine CPE généralement responsable des intoxications alimentaires à Clostridium perfringens.
Nous n’avons pas pu déterminer les taux de contamination des échantillons positifs, mais les matières premières sont le plus souvent faiblement contaminées, de 10 à 102 ufc/g. Ce sont les conditions de cuisson et de conservation ultérieures des préparations culinaires qui sont déterminantes sur l’évolution du niveau de contamination et le déclenchement ou non d’une intoxication alimentaire.
Projet financé par INAPORC.
Contact : carole.feurer@ifip.asso.fr