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05/11/2021 19:48 | Articles Il y a 2 ans et 0 jour

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Quels bâtiments d’élevage porcin pour demain ?

Le projet GOPEI Occitanie a travaillé sur la conception d’un bâtiment d’élevage de demain intégrant le bien-être animal et la protection de l’environnement. Différentes options ont été évaluées techniquement et économiquement.

Quels bâtiments d’élevage porcin pour demain ? telle était la question posée par Midiporc, l’interprofession porcine d’Occitanie dans le cadre d’un projet GOPEI financé par l’Europe. Il s’agissait de concevoir un ou des modèles d’élevage durables qui répondent à la fois aux attentes des éleveurs, de la filière porcine, des consommateurs et des citoyens. L’élevage de demain doit aussi se réfléchir dans un cadre réglementaire qui évolue, notamment sur les questions de bien-être animal et de protection de l’environnement. Un travail en concertation a été organisé par Midiporc avec la participation d’éleveurs souhaitant s’investir dans la construction d’un projet d’avenir pour leur région, d’interlocuteurs de la filière, de conseillers de Chambre d’agriculture et de consommateurs. Partenaire du projet, l’IFIP a apporté son expertise technique et économique. L’objectif était d’intégrer de bonnes pratiques d’élevage, de décliner la construction par stade physiologique, d’évaluer les performances techniques, de bien-être, environnementales et économiques des solutions proposées, et de pointer les questions restant à résoudre.

1.       Comment le bâtiment de demain peut mieux prendre en compte le bien-être animal ?

Le modèle, avec ses déclinaisons, propose des surfaces supérieures par animal à tous les stades, et ceci est surtout marqué pour les porcs à l’engraissement. Le modèle intègre une différenciation de l’espace en zones d’activité différenciées afin de répondre aux besoins comportementaux des porcs. Chaque animal mène ses activités sans perturber les autres, ce qui est possible par l’augmentation des surfaces. Les animaux sont en liberté et peuvent se déplacer à tous les stades de leur vie. Des phases de contention sont possibles sur des durées limitées : en attente saillie pour les inséminations et en maternité, lors des mises-bas pour protéger les porcelets. Un accès à l’extérieur est prévu pour les animaux en finition. Pour tous les stades, il est possible d’apporter de la paille.

-> Points de vigilance sur la question du bien-être animal :
Les apports de paille sont liés au choix des modes d’évacuation des déjections. Tout ne sera pas possible et la gestion du bâtiment est importante pour un bon fonctionnement en pratique. Les apports de paille sont à ajuster en fonction des consommations réelles des animaux, particulièrement par les truies. Au final, ce sont les porcs qui définissent leur zone de vie en lien avec les conditions climatiques et thermiques : la bonne gestion des niches et du paillage des zones extérieures est donc très importante.

2.       Comment le bâtiment de demain prend aussi en compte l’environnement ?
Les modèles d’élevage de demain se sont avérés plus performants que les élevages conventionnels sans bonne pratique sauf concernant les émissions de gaz à effet de serre dans le cas de quelques scénarios avec des émissions proches des élevages de référence, voire supérieures. Certaines options font mieux que l’élevage conventionnel avec bonnes pratiques, par exemple pour l’ammoniac, mais uniquement en cas de fonctionnement optimal et donc optimiste, de l’appropriation des zones de vie.

-> Points de vigilance sur la question de l’environnement :
Les performances techniques de l’option en engraissement ‘Logement 2/3 intérieur et 1/3 courette extérieure’ ont été considérées identiques à celles de l’option ‘Logement 1/3 intérieur et 2/3 courette extérieure’. Cette hypothèse n’a pas été vérifiée : une dégradation des performances pourrait être observée du fait d’une incidence climatique plus importante sur les porcs élevés surtout en conditions extérieures. Les estimations de performances environnementales avec les deux hypothèses d’appropriation des zones de vie par les porcs, montrent une sensibilité des émissions d’ammoniac à ce paramètre. Il sera donc important de suivre et de bien gérer le bâtiment dès le démarrage pour assurer une bonne appropriation des différentes zones de vie par les porcs.

Les hypothèses définies dans le projet seront à vérifier par des essais terrain car les facteurs d’émissions gazeuses utilisés pour modéliser les performances environnementales ne sont pas complètement adaptés à ces nouvelles modalités d’élevage.

A condition d’une bonne appropriation des différentes zones de vie par les porcs, les résultats du projet GO PEI Occitanie montrent qu’il est possible de concilier les aspects bien-être et environnement, conduisant toutefois à un surcoût élevé par placeL’acceptabilité réelle de ces nouveaux élevages et surtout le consentement à payer des consommateurs seront donc déterminantsA la suite à cette étude, un travail reste nécessaire d’appropriation, d’échanges au sein de la filière et d’avancées scientifiques pour dessiner progressivement l’élevage porcin de demain.

Au Sommaire : Stades post-sevrage, engraissement, verraterie, gestantes, maternité – Coûts – 17 Fiches  de Bonnes pratiques en bref : tourteau de soja expeller dépelliculé, lavage d’air, lisier flottant, raclage en V, lisiothermie, couverture des fosses, maternité liberté, apport de paille, organisation de la case avec zones de vie, niches en maternité et en post-sevrage, méthanisation agricole en voie liquide, panneaux photovoltaïques, infirmerie, attente saillie liberté, ventilation centralisée, centrifuge, gisoir. Pour chaque stade physiologique, la configuration des bâtiments est présentée en ciblant les intérêts pour le bien-être animal et l’environnement. Fiches techniques des bonnes pratiques disponibles en fin de brochure.

Résultats à découvrir aussi en format de 7 vidéos sur la Chaîne Youtube de l’IFIP, playlist dédiée ‘Quel bâtiment d’élevage porcine demain ?’ : lien 

Coordinatrice : Sandrine Espagnol, ingénieure Environnement à l’IFIP : sandrine.espagnol@ifip.asso.fr en partenariat avec Midiporc – Interprofession Porcine d’Occitanie. 
Ce projet a été cofinancé par le Fonds européen agricole pour le développement rural pour la Région Occitanie

Auteur

Espagnol

Ingénieure d’étude - Experte en bilans environnementaux des élevages porcins

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