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Perspectives des marchés du porc en 2025
Le mouvement de stabilisation des prix de l’aliment observé depuis quelques mois devrait se poursuivre à très court terme. Les cours des céréales devraient se maintenir sur les niveaux actuels et seul le prix du soja dispose d’un potentiel de baisse encore significatif. La production et la consommation de porc sont attendues similaires à 2025. Ces facteurs, combinés à une stabilisation des coûts alimentaires et de l’inflation, devraient entrainer un léger recul des cours du porc par rapport à 2024. Toutefois, les coûts de production resteront élevés et soutiendront les prix du porc.
Tous les semestres, l’Ifip réalise une analyse prévisionnelle de l’offre, de la demande et des prix sur les marchés des matières premières végétales et du porc. Pour ce faire, les facteurs d’évolution probables du marché sont pris en compte en intégrant les avis de différents experts européens, les données d’offre, de demande et de prix. A partir de ces éléments disponibles à date, l’objectif est de fournir la meilleure estimation possible de ce que seront les conditions de marché jusqu’au 1er semestre 2025 afin de permettre aux acteurs de la filière porcine de favoriser la construction de choix stratégiques. Ces prévisions sont soumises à de nombreuses incertitudes.
L’exercice est réalisé avec le concours financier d’Inaporc
Marchés des matières premières et de l’aliment porc
Un potentiel de baisse limité pour les cours des céréales
En début de campagne, les cours du blé ont baissé sur les marchés malgré des résultats très décevants en Europe, premier bassin de production mondial. Avec 123 Mt récoltées, l’Union européenne enregistre un recul de 9 % par rapport à la moyenne 2019-2023. Les cours du blé se sont malgré tout repliés sur le marché européen grâce à un bilan mondial correct (795 Mt contre 790 Mt en 2023) et une activité à l’export pénalisée par la concurrence des origines mer Noire et des disponibilités moindres chez les principaux exportateurs européens.
Plusieurs facteurs vont participer au maintien des prix du blé sur les niveaux actuels. La demande est attendue une nouvelle fois supérieure à l’offre sur cette campagne, ce qui implique la contraction des stocks de fin de campagne. De plus, la mise en place de systèmes de quotas et/ou prix planchers sur les exportations russes et ukrainiennes de céréales entrainera une possible réduction de l’écart de compétitivité avec les blés européens, sur les prix et les volumes. Par ailleurs, les volumes disponibles à l’export pour ces deux origines sont en retrait par rapport à 2023, avec une production s’élevant à 104 Mt contre 114,5 Mt en 2023. Dernièrement, le renforcement du dollar qui a suivi l’élection de Donald Trump a soutenu les cours européens, bien que de portée finalement limitée. Enfin, la baisse de l’offre en Europe est évidemment un élément de soutien sur cette campagne.
Blé fourrager rendu Ille et Vilaine (€/t)
Sources : La Dépêche – le petit Meunier, Ifip
Du côté du maïs, les récoltes mondiales sont correctes bien qu’en léger retrait par rapport à 2023 (1 218 Mt contre 1 230 Mt en 2023). Environ 15 % de la production est encore dans les champs, principalement en Amérique du Sud. Les prévisions pour les récoltes brésiliennes et argentines, attendues à partir de 2025, sont bonnes : 127 Mt pour le Brésil et 50 Mt pour l’Argentine contre respectivement 122 Mt et 50 Mt en 2023. Sur le marché américain, les cours du maïs sont restés soutenus sous l’effet d’une activité à l’export exceptionnellement dynamique. Le Mexique, premier acheteur de maïs américain, a importé massivement pour sécuriser ses approvisionnements et profiter des accords commerciaux actuels. Sur la campagne 2024/25, la demande devrait se stabiliser par rapport à 2023 (+0,2 %) mais rester supérieure à l’offre. La consommation de maïs pour l’alimentation animale est attendue en progrès pour compenser la baisse de l’offre en blé, de façon modérée compte tenu de la très bonne compétitivité-prix de l’orge et du tourteau de soja.
Maïs rendu Ille et Vilaine (€/t)
Sources : La Dépêche – le petit Meunier, Ifip
Aujourd’hui, la confrontation de l’ensemble de ces facteurs d’influence conduit à une certaine stabilité des cours des céréales sur le marché européen. Au regard du contexte géopolitique et des nombreuses incertitudes quant à l’évolution des relations commerciales actuelles, les cours des céréales ne devraient plus beaucoup reculer sur les marchés européens et français à court terme. De plus, les hausses enregistrées depuis 2020 ont déjà en grande partie été corrigées, ce qui limite le potentiel de baisse pour le blé et le maïs.
Un bilan global excédentaire pour les oléagineux, porté par le soja
La récolte mondiale de soja est attendue à 427 Mt sur cette campagne soit une hausse de 16 % par rapport à la moyenne 19-23. A ce jour, seule la récolte américaine est réalisée, représentant 30 % de la production mondiale, avec une production record de 121 Mt. Les perspectives pour le Brésil et l’Argentine sont très bonnes avec respectivement 169 Mt et 52 Mt contre 143 Mt et 42 Mt en moyenne sur 19-23. Pour la troisième année consécutive, le bilan est attendu excédentaire pour le soja, avec un surplus d’offre de 25 Mt sur cette campagne ce qui pèse sur les cours. De plus, l’activité de trituration est très dynamique aux Etats-Unis, portée par la demande en huile de soja pour le secteur des biocarburants. Cela alimente les volumes de tourteaux disponibles et tire les prix à la baisse.
La récolte mondiale de colza est correcte, avec 87 Mt produites contre 90 Mt en 2023. Comme pour les céréales, les principaux producteurs européens que sont la France et l’Allemagne ont vu leurs volumes produits reculer, impactant à la