Etats-Unis : arbitrages d’achat en viande de porc en 2022
L’analyse des historiques de consommation de viande et volaille aux Etats-Unis montre qu’en période de crise économique, le transfert de consommation s’opère de la viande de bœuf vers la volaille, tandis que le porc résiste aux pressions inflationnistes. En 2022, la consommation moyenne en viande de porc s’est maintenue à environ 23,3 kg de porc par habitant malgré un prix à la consommation en hausse (+ 8,7 % en 22/21). Après avoir été pendant des années compris entre les prix de la volaille et du bœuf, le prix de la viande de porc est actuellement souvent plus attractif que celui de la volaille.
Une étude conduite en septembre 2022 par le cabinet Midan Marketing a décrypté les arbitrages d’achats des consommateurs de viande de porc fraîche. Si le prix reste le premier critère de choix pour 46 % des Américains, 28 % d’entre eux placent en premier, la race ou la qualité « premium » et 23 % le « sans antibiotique » et le bio. Seuls 12 % des consommateurs de viande de porc américains font d’abord leur choix sur des allégations environnementales et la couleur de la viande.
Aux Etats-Unis, les produits du porc n’ont pas de système de classement de la qualité contrairement à la viande de bœuf dont le niveau de qualité est défini selon son persillage. De la sorte, les consommateurs associent à un niveau de qualité premium, des critères tels que l’absence d’hormones ajoutées, d’antibiotiques et de stimulateurs de croissance. C’est pourquoi, la mention « entièrement naturel » est plébiscitée par 55 % d’entre eux. La perception de la qualité varie selon l’identité ethnique des consommateurs, les allégations de qualité étant plus importantes pour les consommateurs américains d’origine asiatique. L’âge joue également : les générations Z et Y, recherchent l’absence d’OGM, et les acheteurs de la génération X et les baby-boomers, l’origine au travers de la mention “Elevé aux Etats-Unis” suggérant une qualité élevée.
Les consommateurs sont aussi concernés par les allégations relatives au bien-être des animaux mais 76 % ne connaissent pas la qualité viande de porc “sans ractopamine*”. La même proportion ignore la mention, le porc « Prop 12 Ready ». Cette dernière mention légale de bien-être animal en Californie interdit la vente de viande de porc qui ne serait pas produite avec un espace minimum pour les truies gestantes d’au moins 2,2 m2 donnant à l’animal la capacité de se lever et de se retourner dans leurs enclos.
Enfin, environ un tiers des consommateurs de porc ont déclaré souhaiter en savoir plus sur des dénominations telles que « Porc certifié Duroc » (34 %), porc résistant aux maladies (34 %) et climato-intelligent (33 %). Si cette étude met en avant un socle commun d’aspirations avec les consommateurs européens autour de la santé, elle souligne en revanche à nouveau le rôle de la réglementation européenne dans la mise en place de standards de qualité élevés qui profitent à l’ensemble des produits issus du territoire Européen.
(*) la ractopamine est un médicament interdit en UE, en application de la directive 96/22/CE, à quelques exceptions près à des fins thérapeutiques.
Sources : USDA, Cabinet Midan Marketing